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La loyauté d’équipe : Un chemin de confiance difficile à gagner, facile à perdre


La loyauté d’équipe
La loyauté d’équipe

Une idée reçue persiste dans le monde du management :« Mon équipe m’est loyale parce que j’ai de bonnes relations avec elle. »Mais la véritable loyauté ne repose pas sur la sympathie personnelle. Elle repose sur la cohérence des comportements du leader. Un dirigeant peut imposer l’obéissance, mais jamais la loyauté.Elle ne s’achète pas. Elle se construit avec le temps, à travers des actes, et peut se briser au moment où l’on s’y attend le moins.


Beaucoup de leaders pensent que leur équipe leur est engagée — jusqu’au jour où ils font face à une démission soudaine, à une décision prise sans eux, ou à une résistance silencieuse. Ces signaux ne sont que la surface d’un malaise plus profond.

La loyauté repose sur trois principes essentiels : la cohérence, la réciprocité, et la confiance dans la direction donnée. Si l’un de ces piliers se fragilise, il ne reste qu’une politesse fonctionnelle. Le lien profond s’efface.


La loyauté n’est pas liée à l’amitié, à la peur ou au charisme du manager.Elle dépend de la justice perçue : le leader est-il équitable ? Reconnaît-il les contributions ? Soutient-il son équipe dans les moments difficiles ? Assume-t-il ses erreurs ?

Dès qu’un collaborateur ressent :– une injustice,– une exclusion silencieuse,– ou une opportunité qui lui échappe,la loyauté commence à se fissurer. Même si tout semble normal en apparence, le lien est rompu.


COMMENT LA MAINTENIR ALORS?

Voici quatre pistes concrètes pour la renforcer :

  1. Faire ce que l’on dit. Même les petites incohérences détruisent la confiance.

  2. Ne pas penser à son équipe uniquement dans l’urgence. Anticiper leurs besoins fait partie du rôle.

  3. Partager les succès et reconnaître publiquement les mérites.

  4. Savoir dire « je me suis trompé ». Une vulnérabilité bien dosée renforce la crédibilité.


Je souhaite partager deux exemples vécus — l’un difficile, l’autre positif.J’ai exercé des fonctions de direction au sein de trois grandes cultures d’entreprise : britannique, française et turque. Et j’y ai vu, très concrètement, comment la loyauté peut se construire… ou se perdre.


Dans un cas, notre équipe avait redressé une entreprise en difficulté grâce à un effort collectif considérable. Au sommet de notre dynamique, le siège nous a envoyé un ingénieur — sans aucune expérience en marketing ou en vente — avec cette consigne :« C’est votre futur homme clé. Donnez-lui la responsabilité du marketing et des ventes. »

Il m’a fallu du temps pour expliquer que confier les ventes à une personne ne parlant pas la langue locale n’était pas réaliste. En interne, nous avons réorganisé les choses sans trop perturber le système.Mais le vrai problème était la déconnexion totale entre la perception qu’avait cette personne de lui-même et la réalité. En un mois, il s’était mis à dos tous les cadres. Et moi, pourtant reconnu pour mon sens de la justice, j’ai fait l’erreur de le défendre, encore et encore.

Le système a commencé à s’effondrer. Trois ans plus tard, le groupe a corrigé le tir en le réaffectant ailleurs. Nous sommes revenus à l’organisation précédente, et en quelques années, la même équipe a retrouvé le chemin de l’excellence. Aujourd’hui encore, nous en parlons avec émotion et fierté.


Le deuxième exemple est bien plus inspirant.Un commercial talentueux, mais dont l’anglais était limité, était sur le point d’être écarté.Mais j’ai vu à quel point il était efficace dans la relation client. " Il ne vend pas en anglais de toute façon, » ai-je dit. " Il me comprend suffisamment, c’est ce qui compte. " Nous lui avons confié la responsabilité des ventes. Rapidement, il nous a permis d’atteindre le top 3 — et d’y rester. Porté par ce succès, il a considérablement amélioré son anglais en trois ans et a contribué durablement à nos performances.


C’est ainsi que la loyauté se construit : par la justice, la reconnaissance, et la confiance dans le potentiel humain.Cela ne se mesure pas dans un tableau de bord, mais c’est présent dans chaque grande réussite.

 
 
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